L'essentiel

L’être humain développe ses comportements d’attachement entre 0 et 2 ans. Ces modèles internes, du domaine de l’inconscient, permettent à l’enfant d’interpréter toutes ses relations aux autres. Un modèle d’attachement insécure peut conduire à des comportements inadaptés. Mais des processus de résilience sont à l’œuvre pour retrouver un équilibre. Le médecin généraliste a un rôle à jouer dès la plus petite enfance en identifiant précocement les troubles de l’attachement et en favorisant les processus de résilience après des traumatismes. Il peut très tôt favoriser l’expression de l’enfant et aménager un climat d’écoute, de confiance et de valorisation.

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Aucune trajectoire de vie n'est prédéterminée

De nombreux patients ont affronté les vicissitudes de la croissance en milieu délétère sans en être durablement affectés… Mais les processus de résilience* sont complexes. Les facteurs d'influence sont nombreux, la plupart sont imprévisibles, beaucoup sont d'ordre relationnels. Déjà, dans la toute petite enfance, les figures d'attachement précoce* construisent un socle plus ou moins solide pour absorber et s'enrichir des processus de confrontation de plus en plus diversifiés au cours de la croissance. Les événements de vie de type délétères y ont un impact difficilement prévisible. En effet l'empreinte psychique d'un traumatisme relève de deux facteurs indépendants : le coup et le sens du coup. Dans cette évolution, l'intervention de la figure du médecin de famille prend une place. Parfois elle peut devenir déterminante quand elle est ajustée dans sa dimension et son moment.

Les objectifs du médecin de proximité

A cet égard on attachera une importance particulière à l'attitude professionnelle au cours de la croissance de l'enfant. Déjà les premiers contacts lors des vaccinations obligatoires avant le 6° mois sont l'occasion d'observer l'attitude du parent accompagnant et de s'entretenir avec lui sur les conditions relationnelles quotidiennes.
    Au cours du développement, il est nécessaire de donner
une importance croissante à l’expression
    (parole ou dessin) de l'enfant avec une attitude de valorisation mesurée en ayant 3 objectifs :
  • Le premier objectif est d'amener chez l'enfant une représentation apaisée et sécure du soin et de la consultation où sa place est de mieux en mieux reconnue.
  • Le second est d'inciter l’enfant à prendre soin de lui en l'aidant à acquérir une représentation cohérente de son corps.
  • Le troisième est de participer à augmenter ses choix possibles lors de ses premières confrontations à la maladie, au handicap, aux troubles relationnels ou émotionnels.
Les erreurs sont vite faites et indépendantes des bonnes intentions. Les renforcements positifs sont simples et ne nécessitent pas d'engagement majeur.